dimanche 22 août 2010

Budapest - Sarajevo - Dubrovnik

Cet été nous avons voulu effectuer un nouveau morceau de notre tour d'Europe... Nous sommes partis de Budapest et avons pédalé jusqu'à Dubrovnik, pour terminer les pieds dans la mer...


Notre route à d'abord emprunter l'Eurovélo 6 le long du Danube, là où nous l'avions laissé en novembre 2009.



Nous avons ensuite bifurqué au sud vers la Croatie intérieure.



En entrant en Bosnie, nous avons vu topographie et température s'élever, et sué sang et eau à travers les montagnes pour atteindre Sarajevo.








La capitale, tristement emblématique, est chargée d'histoire, et de touristes. Les glaciers et les fastfoods sont légions. Les groupes, tout droit sortis du car climatisé, prennent d'assaut les ruelles jusqu'au "Pont Latin", où l'héritier au trône Austro-Hongrois fut assassiné en 1914, avec les conséquences que l'on connait. Les façades sont toujours aujourd'hui, après 17 années de paix, rongées par la mitraille ou vaguement colmatées. En même temps ces mêmes immeubles portent des balcons fleuris et des fils lourd de linge frais.

En dehors de la ville, la campagne bosnienne est pimpante, tranquille, dense d'habitants. Ces collines sont striées des pics formés par clochers et minarets.
Le risque de tomber encore sur une mine, en dehors des zones signalées, nous impose de ne pas trop nous éloigner de la route et des sentiers battus, d'éviter les abords des rivières et sous bois...




Les personnes que nous croisons sont sans conteste les plus adorables que nous ayons rencontrés au cours de nos pérégrinations.

Nous sommes loin de la pauvreté et de l'indigence à laquelle on peut assister à Sofia par exemple, ou encore à Paris.
Ensuite, les années d'après guerre ont certainement vues leurs lot de problèmes plus urgents à régler que la modernisation des transports et infrastructures par exemple. L'espace temps n'est pas le même ici, sans TGV, sans autoroute, sans appareil à carte bancaire dans les magasins, sans, sans, sans... Mais avec de bonnes gargotes, des potagers luxuriants, des gamins partout, des bagnoles usées qui klaxonnes joyeusement dans tous les sens.

La deuxième partie du voyage est méditerranéenne. Sur les montagnes entre Sarajevo et Mostar, la forêt devient de plus en plus sèche jusqu'à la garrigue. Cette progression nous fait du bien. Nous avons la sensation "d'arriver à la mer". Nous allons être récompenser de nos lentes grimpées. Mais aussi de nos frayeurs dans les descentes à 10%, en lacets couverts de nids de poules, sur des kilomètres sans fins de routes au trafic incessant. Les camions, les vieilles polos et les scooter nous klaxonnent dessus à tout va, pétaradent, freinent brusquement aux zones de travaux disséminées dans la montagne... C'est un balais bruyant et dangereux. Plein de gens nous font de joyeux signes en nous frôlant les guiboles!

Mostar est belle et émouvante. Touristique. La rivière, sublime ruban de turquoise, nous fait rêver. L'eau est glacée mais les badauds se trempes car l'air est brulant. Le courant est si fort que l'ambiance au bord de l'eau est assez marrante, chacun tente de le combattre en vaines brassées! Du haut du fameux pont, de jeunes bosniens se font payer par les promeneurs pour effectuer d'impressionnant saut de l'ange sous les applaudissement apeurés des touristes...
Au delà de ces clichés pittoresques, nous sommes émus de voir l'endroit, la reconstruction, les restaurants bondés.

De Mostar, nous rejoignons la côte adriatique dans un décor grandiose et longeons la route côtière croate pour rallier Dubrovnik, terminal balnéaire de ce voyage tout en contraste.



Nous retiendrons de ce périple:
  • La plaine alluviale danubienne, ronronnant sous le soleil d'une Hongrie faite de petite cabanes d'été...
  • L'accueil chaleureux en Bosnie,
  • Les descentes à tombeau ouvert dans le bordel routier des Balkans,
  • L’accueil de notre bivouac dans le jardin d'une famille serbe et le petit déjeuné avec les enfants,
  • Les délicieux bourreks au fromage et les cocktails sirotés les pieds dans l'eau, en quittant la belle Dubrovnik...

vendredi 27 novembre 2009

Mise à couvert...

Après quelques semaines frisquettes nous avons pris la décision de rentrer en Bretagne avant que l'hivers ne nous coince en Turquie...
Sacs de couchage, tente et blousons n'étaient pas trop adaptés... Nous commencions à grelotter des guiboles la nuit tombées!
Nous n'avions pas de réchaud...
Surtout, les sous commencèrent à manquer sérieusement.
Résignés, à Budapest nous avons quand même profité pleinement des derniers jours de notre petite aventure, avant d'organiser un retour pittoresque vers notre contrée:





Mettre un vélo dans un bus Eurolines, c'est possible, si si. Nous avons acheté des housses de couettes (superbes, avec des motifs baroques en entrelacs) pour dissimuler notre forfait, puis avons fait l'acquisition de boîtes en carton. A la gare routière, nous avons démonté les vélos en vitesse sur le bas côté de la route et empaqueté les biclous dans les boîtes, les roues dans les housses, ainsi que les sacoches. Les chauffeurs ont pris un air assez dubitatif en voyant l'amas bizarroïde qui s'est entassé sur le quai.
- It's not normal laguage, you should pay more: 20 euros.
- Ok, no problem!!!!!!!!

Nous étions ravi de payer ce bakchich, sachant que leur refus aurait signifié devoir tout remonter sur le champs, avec un pneu crevé, refaire les 7km à pieds jusqu'au centre et enfin trouver une compagnie aérienne lowcost qui prend les vélos pour une somme raisonnable. Ce qui n'est pas une sinécure, après recherche évidement.

Après une bonne trentaine d'heures de trajet, nous étions sur le quai de la gare d'Auray, de nuit, à remonter pédales, roues et guidons sous la pluie, accueillis par les parents qui nous mitraillaient de photos. Quelle sensation étrange...

Et voila, après 5 mois passés sur les routes et sous la tente, de l'Irelande à la Norvège, jusqu'en Hongrie, il faut revenir sur terre et se réhabituer à la vie "normale", se remettre aux démarches de recherche d'emploi.
Nous espérons pouvoir repartir un jour, durant nos vacances, pour entamer une seconde étape vers l'Est... En attendant, nous profitons de nos proches et de nos lits douillets.